Sens du nombre et des opérations
L'histoire à la base des opérations additives
A cette deuxième rencontre nous commençons par vérifier son travail avec le boulier, compter de 2 en 2 à l'endroit et à l'envers en allant jusqu'à 20. Puis de 5 en 5 en intégrant la notion de moitié au niveau perceptif. Elle s'est beaucoup entraînée avec son petit frère tout aussi passionné qu'elle par le boulier quand elle le lui a montré (il est en CE1). Sa mère lui en a trouvé un qui change de couleur à 5 justement.
Elle l'emportera même en classe et sa maitresse la laissera s'en servir.
Les situations problèmes
J'ai préparé un autre support, des images pour préparer les opérations en racontant ce qui se passe sur les images. Cela fait partie de mon évaluation et je pense à sa difficulté avec les moins...
Avec un étayage intensif nous "racontons" : elle a du mal à raconter et je n'ai rien noté si ce n'est cette difficulté à trouver des mots pour répondre à mes questions.
Qu'est-ce qu'on voit ? un chat. OK il y a un chat. Qu'est-ce qui se passe? Que fait le chat sur l'image ? il mange OK et l'autre? il marche, Pourquoi ? (silence) Il va manger, j'ajoute aussi, et précise le rejoindre. Il va y avoir 2 chats qui mangent. Tu vois en dessous il y a un signe que tu connais bien + et qui nous dit ce qui se passe. Maintenant tu peux écrire en nombres, pendant qu'elle écrit sur la photocopie des images 1+1 = 2 je commente : un chat et un autre chat qui vient, cela fait 2 chats qui mangent.
L'image suivante est extrêmement plus difficile à exploiter. J'ai inscrit derrière le schème que j'essaie de monter, il y avait/qu'est ce qui se passe ?/ il y a maintenant. Nous racontons donc avec étayage. Un oiseau sur le fil, et pour l'autre : il vient /non. Comment on va écrire ? On voit 1 sur le fil. Et l' autre où était-il avant pour s'en aller maintenant. Il a fallu que quelque chose le fasse partir ! On peut inventer : du bruit ? Alors où était-il ? Sur le fil avec l'autre ! Donc il y avait 2 oiseaux sur le fil un s'envole il n'en reste plus qu'un. (cet échange improvisé n'a rien de standardisé). Comment on va l'écrire ? On met ce qu'il y avait d'abord : 2, puis à côté du moins qui dit qu'il s'envole, le 1, car il n'y en a qu'un qui s'envole. Ensuite là, 1 qui reste sur le fil.
La routine commence à s'installer pour les girafes en la guidant toutefois pour insister sur les actions : manger, venir les rejoindre. Elle est heureuse d'écrire (mais très lentement) les nombres correspondant à leur place. Elle semble avoir compris.
Nous passons à la 4e dont la mise en mot implique des opérateurs spatiaux de base sur et dans. Si elle en a l'usage dans sa parole elle ne sait pas les utiliser. J'anticipe l'erreur et nous posons la banquise, les phoques, plonger. Je repose les questions de la fiche, elle ne comprend pas il y avait. Je dois ajouter avant de plonger. Où étaient-ils avant ?
Le support d'images problèmes de maternelle me semble adapté pour donner une base à de petits récits où la figuration d'animaux, personnages ou autres objets, donne un contexte à un scénario attendu du fait de la présence d'un signe/opérateur figurant lui aussi le sens de l'opération. Reste à situer les nombres à leur place et l'étayage centré sur les actions dans un rapport temporel aide à construire le schème correspondant.
Laureen a le plus grand mal à trouver les verbes d'action et à entrer dans ce jeu d'un récit qui ne relève pas d'une expérience personnelle comme lorsqu'elle parle d'elle-même dans un contexte familial.
Elle ne peut utiliser les opérateurs tant logico-mathématiques que spatio-temporels de base.
Le temps
Le temps et la séquentialité 1
Nous prenons le temps de jeter un coup d'œil à son classeur. Je repère des fautes d'orthographe, des erreurs parfois dans les opérations avec retenue mais surtout que la maitresse leur fait réviser toutes les notions temporelles : les jours, les mois, les saisons etc... C'est évident pour moi qu'elle ne peut qu'être dépassée (ils en sont aux siècles) et je lui propose un début de dossier que j'ai l'habitude de "travailler" sur un trimestre à l'aide d'un support de CP/CE1 alors qu'en CE2 les enseignants révisent l'ensemble en 15 jours.
Nous le commençons ensemble mais elle ne peut cibler l'action de chaque image pour qu'elle puisse les ordonner. Elle réagit extrêmement lentement. Nous ne finirons pas la fiche. Je la lui laisserai pour qu'elle la termine à la maison, après lui avoir expliqué la façon de procéder en le commençant avec elle ce qui s'est traduit par :
Mode d'emploi de ces "fiches" impliquant la mise en relation de l'expérience personnelle avec la saisie d'indices figurés et la mise en mots d'un contenu figuratif :
- Etayage de la consigne
- Ce qu'il est pertinent de retenir sur l'image pour définir l'action en quelques mots.
- Comment les situer dans le temps en se référant à son expérience et en repérant l'heure sur la plupart des images.
- Le principe des nombres ordinaux pour le classement de ces actions situées dans le temps et l'espace.
- Le principe de la frise chronologique pour les reporter linéairement en les représentant par leur N° d'ordre.
A sa demande je lui montre la procédure pour se représenter les grands nombres (au-delà de 100) avec le boulier. Le principe que je propose est simple et schématique et convient jusqu'à Mille.
Il s'agit de dessiner un boulier pour chaque centaine, juste le cadre ! ! (en faisant monter plus haut les barres verticales du support des barres).
Lorsqu'il n'est pas complet, une barre en travers représente une dizaine en partant du bas, et s'il y a des unités on dessine le nombre de boules correspondant sur une autre barre.
Nous dessinons ainsi = 132.
Elle aime beaucoup décomposer (cf, le mot calcul éclaté de la 1ère séance) mais c'est avec un support représentatif concret : un boulier vide pour 100 et un 2e avec 4 barres dont les 3 inférieures sont vide et la plus haute avec 2 boules dessinées.
La séance est finie avec moi mais elle va jouer un peu toute seule avec le jeu de Playmath de la fois précédente pour arriver à ne plus se tromper du tout. Nous nous reverrons après les vacances.