L'enfant et la consigne à la maternelle
Pourquoi cet article maintenant et dans ce blog. D'autres vont suivre en présentant des observations d'enfants sur les modalités de l'acquisition du langage dans un contexte familial. Tous ne sont pas dans un même bain langagier. L'école maternelle joue un rôle important pour les aider. Une observation de 5 ans en maternelle a permis d'en présenter quelques aspects dès 1987. En voici des extraits:
"L’observation qui sert de support à ce travail s’inscrit dans une démarche clinique. Les faits observés sont alors confrontés aux représentations des enseignants concernant la situation où ils sont repérés et leur attente des conduites des enfants."
L'article de référence publié sur le site sos.lire.ecrire est en lien en dessous du tableau des comportements
"1.2.2 L’enfant et la consigne : observation de différentes stratégies face à une tâche
Lorsque la maîtresse propose une nouvelle activité aux enfants du groupe classe sa consigne comporte présentation du matériel et manipulation en accompagnement d’une consigne verbale sur les opérations à effectuer. La plupart du temps elle ne reprécisera pas ce qui relève d’un savoir et savoir-faire supposés intériorisés concernant le matériel connu (crayon, papier, couleur des gommettes, comment tenir les ciseaux pour découper etc... ). L’observation des enfants montre la diversité des relations au langage et à l’action. Il s’agirait, selon l’analyse de corpus et de témoignages variés, de difficultés relevant souvent non seulement de facteurs d’ordre cognitif mais également du « méta » communicatif, décrit en didactique en terme de pré-tâche. L’enfant ne sait pas identifier les indices contextuels, notamment ceux de la situation."
On a ainsi noté 6 types de comportements :
- les enfants pour lesquels la présence du contexte situationnel de présentation permet à la consigne verbale d’être opérante dès la MSM, "le langage crée un effet de sens"
- ceux qui intègrent cet effet de sens après-coup, après avoir vu les premiers commencer l’exercice, comme s’ils devaient "vérifier" leur hypothèse
- ceux qui "font comme" leurs voisins et saisissent peu près les indices pertinents de la tâche
- ceux qui font comme leurs voisins mais sans saisir ces indices pertinents et se retrouvent "faire à côté" de ce qui est demandé
- ceux qui, n’ayant pas compris la fonction même d’une consigne, ne saisissent pas le champ particulier de la tâche : "ils font autre chose", souvent le peu qu’ils sachent faire
- On pourrait rajouter enfin ceux qui dès qu’on ouvre la bouche se précipitent dans une action, incapables d’attendre, d’entendre...
Discussion
Cette sorte de grille d'analyse des comportements met l'accent sur le type d'aide qu'on peut apporter à ceux qui n'arrivent pas à réussir dans le cadre de la relation au langage de chacun d'entre eux.
On parlera d’apport éducatif dans le champ de l’acquisition du langage en le situant dans les milieux de vie de l’enfant : quelle langue lui propose-t-on, quels encouragements à s’exprimer sur le mode de la communication verbale, en quoi l’école apporte-t-elle un plus par rapport à la famille, jusqu’où peut-elle aider un enfant qui ne parle pas, peu ou si mal qu’on ne le comprend pas.
En deçà du trouble manifeste de l’expression, le fonctionnement psychique est concerné : par exemple, à l’école, l’enfant ne pas les consignes, ou plus tard, ce qu’il arrivera péniblement à déchiffrer. Plus jeune ne s’était-il pas exclu des jeux de socialisation où s’acquièrent pragmatique de la situation et routines interactives, des activités de groupe autour du langage, outil privilégié de l’adaptation sociale et scolaire.